Comprendre Yubo, le nouveau réseau social des ados

Ghada Choucri Mercredi 11 Novembre 2020-09:08:13 Jeunesse
Comprendre Yubo, le nouveau réseau social des ados
Comprendre Yubo, le nouveau réseau social des ados

Avec ses 40 millions d’utilisateurs dans le monde entier, Yubo est l’application qui cartonne chez la jeune génération. Le site Magicmaman explique tout ce qu’il faut savoir avant de laisser votre enfant la télécharger. Selon une étude Oppo Mobile et Ifop, 75% des millennials déclarent passer (encore) plus de temps sur leur smartphone depuis le (premier) confinement. Parmi eux, 72% estiment ce temps passé devant l’écran à plus de trois heures par jour. S’il y a fort à parier pour que votre ado fasse partie de ces statistiques plutôt effrayantes, il est aussi probable qu’il soit accro à Yubo. Yubo... kézako ? Le nouveau réseau social des ados L’application a été créée en 2015 par trois amis ingénieurs : Sacha Lazimi, Jérémie Aouate et Arthur Patora. Elle s’adresse aux jeunes à partir de 13 ans mais la tranche des 15-20 ans est son cœur de cible. « La génération Z est née avec des réseaux sociaux qui sont assez verticaux, c’est-à-dire qu’il y a des gens qui créent des contenus et d’autres qui le consomment », explique Marc-Antoine Durand, directeur des opérations chez Yubo. Et d’ajouter: « Partant de ce constat, de ce sentiment grandissant de solitude assez paradoxal puisque les gens sont de plus en plus connectés, nous avons voulu proposer une appli qui soit plus horizontale, qui permette d’interagir, de se faire des amis, découvrir de nouvelles choses ». La différence majeure entre un réseau comme Facebook et une appli comme Yubo réside dans le fait que les abonnés rencontrent des personnes qu’ils ne connaissent pas et n’auraient pas forcément pu croiser dans la vraie vie. Alors, comment ça marche ? Yubo : comment ça marche ? Lorsque vous téléchargez l’application, vous passez d’abord pas mal de temps sur la partie «discovery» : c’est une fonctionnalité qui permet d’ajouter des gens à sa liste d’amis de façon simple et ludique, c’est-à-dire en swipant (vous savez, quand on balaie l’écran de gauche à droite #OkBoomer). Les amitiés virtuelles se nouent selon les passions et la géolocalisation. Mais l’intérêt réel de Yubo réside dans une autre fonctionnalité : le live. «Ce qui marche le plus sur Yubo, c’est le streaming vidéo», précise MarcAntoine Durand. Selon lui, il est possible de faire un live avec dix personnes maximum, et donc de discuter de manière authentique avec les gens. «Sur Instagram, on ne fait que regarder les photos des autres. Là, on cherche vraiment à reproduire les interactions de la vraie vie avec la magie du digital». La crise du coronavirus et les confinements qui en découlent ont accéléré cet usage et largement contribué à faire augmenter le nombre d’utilisateurs. Mais si Yubo permet en effet de « créer du lien » - ce qui est utile quand le moral n’est pas au rendez-vous. L’application inquiète cependant les parents. Yubo : un Tinder pour ados ? Dans un article publié sur Le Point en 2019, la journaliste Nora Bussigny et auteure du livre Survaillante, journal d’une pionne de banlieue (aux éditions Favre) mettait en garde contre le côté « Tinder pour ados » de Yubo. « Aujourd’hui, je ne dirais pas qu’elle n’est pas recommandable, les équipes de Yubo sont très engagées pour qu’elle le soit, commente-t-elle, mais je voudrais que les parents comprennent ce qui peut se passer sur l’appli s’ils ne surveillent pas la manière dont les ados l’utilisent ». Selon la journaliste, le fait d’être seul dans sa chambre avec l’application peut faire perdre le sens des réalités. « Devant ton téléphone, tu as l’impression de ne pas avoir de limites, de ne rien risquer… mais tu te filmes en direct devant des inconnus du monde entier ! J’ai interviewé des ados qui ont vécu des choses difficiles sur cette appli, des humiliations notamment, liées à la sexualité. Tout peut aller très vite sur un réseau comme celui-ci, il faut faire attention ». Interrogé à ce sujet, Marc-Antoine Durand se veut rassurant. Yubo : la promesse d’une appli « safe » «Chez Yubo, nous avons trois grands piliers pour rendre l’application la plus safe possible : détection - éducation - prévention. La détection concerne la partie technologique : nous avons des algorithmes de filtrage des contenus visuels qui nous permettent de repérer ce qui se passe, s’il y a de la drogue, des armes, de la nudité, des images suggestives, etc. 

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